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Un numéro de "France Soir" imprimé mais pas distribué
Plusieurs centaines d'exemplaires d'une édition de France Soir préparée par des journalistes non-grévistes ont été imprimés dans la nuit de vendredi à samedi mais n'ont pas été distribués. Les exemplaires imprimés ont été mis de côté et ne seront pas distribués dans les kiosques, a assuré Laurent Jourdas, délégué syndical des NMPP (Nouvelles messageries de la presse parisienne).

Ce numéro a été conçu par des journalistes favorables au projet des repreneurs, le promoteur immobilier Jean-Pierre Brunois et le journaliste Olivier Rey. Au total, selon la nouvelle direction, une "vingtaine de journalistes" auraient participé à ce numéro, mais les élus du journal contestent ce chiffre qu'ils jugent "irréaliste".

Les ouvriers du livre ont décidé de ne pas imprimer les milliers d'exemplaires prévus et de mettre de côté les quelques centaines tirées car "l'essai" qu'ils ont fait n'était "pas concluant au niveau de la qualité", a expliqué le secrétaire du comité d'entreprise de l'imprimerie, Stéphane Maisonnée.

Du côté des grévistes, ce numéro est perçu comme "une déclaration de guerre". "Je suis attristée devant ces 16 pages truffées de fautes et pitoyables. Ce numéro est la preuve que le projet des repreneurs n'est pas viable", a déclaré Florence Grosjean secrétaire du comité d'entreprise de France Soir.

Dans un communiqué, les élus ont par ailleurs récusé les accusations de "prise en otage du journal", de "blocage de la chaîne de production", et de "dégradations de matériel". "Les élus ne peuvent que s'étonner de telles affirmations, la liberté d'accès aux locaux de France Soir étant totale, tout comme l'utilisation du matériel", ont-ils indiqué. "La présence dans les murs" du journal "depuis le début de la semaine" de M. Brunois et de la journaliste Christiane Vulvert, associée au projet de reprise, en est "la meilleure preuve", ont-ils dit.

Avec AFP
Le Monde